9.2.07

Parenthèse historique


Revenons un instant sur la prestation de François Mitterrand face à Valéry Giscard d'Estaing, le 5 mai 1981, lors du débat qui opposait le président sortant UDF au chef des socialistes. C'est à cette occasion que fut prononcé ce qui allait devenir une phrase célèbre : "Vous ne voulez pas parler du passé, je comprends bien, naturellement et vous avez tendance à reprendre le refrain d'il y a 7 ans 'l'homme du passé. C'est quand même ennuyeux que dans l'intervalle vous soyez devenu l'homme du passif. Cela gêne un peu votre démonstration d'aujourd'hui."

Qu'on apprécie ou pas l'action politique de Mitterrand, on ne peut que rester béat d'admiration devant la remarquable maîtrise du premier secrétaire. Observez, sur cette vidéo de l'INA, la gestuelle, le ton et l'apparente simplicité du ton. Tout dénote le calme, la maîtrise. Le texte est parfaitement préparé, parfaitement joué. En un mot, c'est du grand art politique.

Dans ce domaine, quel abîme sépare le candidat socialiste de l'époque, de la candidate socialiste d'aujourd'hui, qui peine à lire ses discours, trébuche sur les phrases en assoupissant son auditoire de son ton monocorde !

"L'héritière de François Mitterrand" n'a peut-être pas pris encore la mesure de son rôle. Il faut peut-être attendre le mois de mai pour que la rose refleurisse.

Faute de quoi le débat sera réduit à un monologue. C'est tout de même ennuyeux pour la démocratie.

(Aparté) Notez que cette dernière phrase "C'est tout de même ennuyeux pour la démocratie", assez typique des débats actuels, ne veut strictement rien dire. Mais il faut bien sacrifier à la mode pour être lu, quitte à devoir paraphraser un ancien chef d'état.

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