8.2.07

La grande prêtresse


J'écoutais récemment, dans la voiture, un discours de Ségolène Royal. En perdant le fil des idées, concentré que j'étais sur la conduite, je me suis surpris à ne prêter attention qu'au rythme et à la musique des paroles. Il y avait, dans l'enregistrement, un léger écho qui évoquait une grande pièce vide, une église peut-être, ou un monastère.

Et le rythme des paroles de Ségolène, qui fonctionne sur une prosodie particulière, accentuait cette impression. L'accent est placé au début de la phrase et redescend progressivement. Ségolène Royal parle comme un orateur d'église : on se serait cru pour peu en pleine lecture d'une épître de Saint-Paul, à l'occasion du mariage d'une petite cousine éloignée.

Evidemment, face à la bête de scène qu'est Nicolas Sarkozy, la grande prêtresse du socialisme part battue. Mais la capacité d'un candidat à séduire les foules, ne fait pas une élection.

[edit] Nouvelle écoute d'un autre discours, un peu plus ancien, celui de Toulon. sur Dailymotion. C'est catastrophique. La diction est hésitante, elle lit péniblement son texte en tentant de l'articuler avec force, mais reste sur ce rythme de mère supérieure de couvent. C'est dommage, parce qu'elle est plutôt bonne dans les débats et les discussions en face-à-face. Son esprit incisif fait alors merveille. Mais quelle médiocre oratrice !

Aucun commentaire: