20.2.07

Haro sur le baudet


Les sondages publiés le 19 février l'attestent, François Bayrou monte à 16% d'intentions de vote au premier tour. Mais surtout, il gagnerait au second tour contre Ségolène Royal (54% contre 46%) et contre Nicolas Sarkozy (52% contre 48%).

Le béarnais inquiétait quelque peu les états-major des deux partis leaders, il les menace désormais franchement, d'autant plus qu'un grand nombre d'électeurs n'ont pas fait leur choix.

Pour éviter tout incident, il y a fort à parier que le PS comme l'UMP vont procéder, dans les jours prochains, à une démolition au marteau-piqueur du discours du candidat centriste, passé trop vite du stade de troisième homme à celui d'homme à abattre. Comme le résume le socialiste Claude Bartolone au journal Libération, "Bayrou ne peut pas être le porte-parole des espérances de la gauche".

L'avantage de cette démolition, c'est qu'elle permettra de voir ce qui résiste, ce qui tient debout dans les idées de l'UDF. Car la comparaison permanente avec l'Allemagne n'est pas toujours réaliste, et son idée de rassembler les énergies d'où qu'elles viennent n'est pas sans difficultés.

C'est une phase importante qui se prépare, entièrement au bénéfice de ces élections et de la France. Soit Bayrou montre qu'il tient le coup, qu'il fait face. Du coup, son programme gagne en crédibilité et il perd son image d'homme tiède, change de stature et améliore ses chances de remporter l'élection. Soit il explose en plein vol avec des idées trop facilement détruites par ses ennemis, et il ne lui restera plus qu'une poignée d'électeurs, puisque ceux qui étaient tentés retourneront vers le parti le plus proche de leurs convictions. Le face-à-face Sarkozy-Royal tant attendu pourra alors se dérouler sans anicroches.

C'est donc un véritable tournant de la campagne qui va se jouer au cours des quinze prochains jours.

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