12.2.07

Lecture familiale

Vibrant article de Nicolas Domenech à l'égard de Ségolène Royal et ses 100 propositions, sur Marianne dont il est le directeur adjoint de la rédaction. Un papier qui donne un point de vue personnel et sensible sur l'allocution de la candidate socialiste pour annoncer son programme.

C'est un choix rédactionnel, celui que tout journaliste peut exercer.
Mais l'ami Domenech tourne sa plume en ridicule, lorsqu'il s'embarque dans une métaphore allégorique sur la famille. Citons :

"Nous avons une mère de famille qui veut nous protéger et nous accompagner au travail, gentiment mais fermement, avec amour et taloches, ce qui peut agacer. Nous avons un jeune frère faraud, plein de feu et d'énergie, Sarkozy, qui aspire à la gravité, mais veut nous secouer, nous bouger et nous mettre au travail, même quand on en a pas, ce qui énerve. Nous avons un cousin de province, François Bayrou, plein d'usage et de raisons qui, du haut de son tracteur nous encourage à nous rassembler et à arrêter de faire les fous, en dépensant tant d'argent que nous n'avons pas. Enfin, nous avons un grand-père Jean-Marie Le Pen qui remâche la nostalgie de la France d'avant, du temps où elle était une grande puissance et où les enfants et les étrangers ne se seraient pas permis de se montrer si insolents. Voilà, nous sommes orphelins de père, et plus particulièrement depuis que Chirac nous a fait savoir son départ dimanche. Et comme en 1974, après la mort de Pompidou, l'avenir appartient à celui ou à celle qui incarnera le changement dans la continuité. Ce qui implique, tel Giscard autrefois, plus qu'autrefois, un mélange subtil de masculin et de féminin. Vingt-trois ans plus tard, l'inverse peut-il être vrai ?"

Après le pamphlet et la libelle, Domenech inaugure là un nouveau genre littéraire, le roman politique pour midinettes. Barbara Cartland sur les terres de Montesquieu, dans un style qui évoque la prose de calendrier des Postes pré-1940.

Quel diable lui a pris ?

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