9.2.07

Le très approximatif François Hollande


L'on va finir par croire ce blog anti-socialiste, comme le montre un commentaire peu amène d'un lecteur. Il n'en est rien. Peut-être, tout simplement, que "qui aime bien châtie bien". Peut-être aussi que décidément les airs supérieurs des leaders socialistes actuels n'arrivent pas à masquer leur médiocrité. Et finalement, un Montebourg qui glose sur Hollande, aurait-il peut-être été un contradicteur plus efficace de Nicolas Sarkozy que l'actuelle candidate ? C'est une autre histoire.

Pour en revenir à François Hollande, son discours à l'occasion du point presse du 6 février mérite un peu d'attention. Que dit-il, globalement ? Il attaque Sarkozy sur son passif, comme le fit Mitterrand avec Giscard (voir post ci-dessous) mais avec infiniment moins d'adresse. Dire, en effet, "(d'après Sarkozy,) l’endettement public aurait atteint un niveau record. Mais qui a été ministre dans une période depuis 2002 ? Nicolas Sarkozy l’a été " c'est considérer le budget de l'état comme une donnée discontinue. Or les dépenses publiques ont augmenté continuellement depuis les années 50, pour atteindre les sommets actuels. Cela signifie que tous les gouvernements qui se sont succédés, de droite comme de gauche, sont responsables, et pas seulement M. Sarkozy en cinq ans.

Le même raisonnement vaut pour " Il ajoutait (Sarkozy) le système éducatif serait en faillite, mais qui donc a été ministre de l’Education ? notamment M. Fillon." L'Education nationale ne va pas fort, mais cela ne date pas d'hier.

Peut-on taxer son adversaire de démagogue, quand on pratique soi-même cette discipline ? Assurément oui.

Passons maintenant aux parties amusantes de ce discours. Pour n'en citer qu'une : ce serait trop long.
"La politique de Nicolas Sarkozy est dangereuse dans sa méthode de ne pas assumer sa responsabilité de son bilan et du bilan du gouvernement. Une méthode qui dissimule la réalité de son projet, celui d’une droite dure. Sa politique est dangereuse dans son contenu, car ce n’est rien d’autre qu’une banalisation de la France, une normalisation, un abaissement de ses droits et de ses garanties."

On se perd dans ce salmigondis informe qui mélange politique ( c'est-à-dire le projet) avec le bilan (c'est-à-dire le passé) au moyen de la responsabilité non assumée, dans le but de cacher la réalité du projet. Si un gentil lecteur pouvait m'expliquer, je lui en serai reconnaissant.

Au passage, j'aimerais que M. Hollande explique ce que signifie la phrase "politique de banalisation de la France".

C'est curieux, les camarades de l'ENA de François Hollande le décrivaient comme un brillant orateur.
Il ne faut jamais croire un énarque.

Aucun commentaire: