27.4.07

Et le second tour ?

Les jeux étant faits pour le premier tour, tous les électeurs se projettent sur la suite, et chacun de comparer les programmes et les discours de deux candidats restant en lice.

Parmi ceux qui ont voté pour François Bayrou, une grande partie retourneront à leur famille politique : les centre gauche, à gauche, les centre droit côté Sarkozy.

Un assez grand nombre pourrait voter blanc, dans la continuité de leur premier vote, déclarant ainsi qu'aucun des deux candidats en lice ne leur convient.

Cela pourrait bien être une erreur. Le vote blanc n'étant comptabilisé que dans un but informatif, et non considéré comme un suffrage exprimé, cela revient à ne pas voter, c'est-à-dire à laisser le choix aux autres électeurs.

Ce serait tout de même dommage.

C'est pourquoi je voterai pour un des deux candidats présents au second tour. Si j'ai voté Bayrou, c'est parce que sa manière de faire de la politique un bien commun m'a paru plus convaincante que celle des autres candidats. Certains partisans de Bayrou sont séduits par le personnage, par son programme. J'ai pour ma part été plus séduit par sa manière de concevoir la politique, à contre-courant de ce clivage gauche-droite aussi perpétuel que néfaste.

Combien de militants de gauche ai-je rencontré, qui ont des préoccupations dite "de droite" sans le savoir, même au chômage, même smicards ? Des quantités.

Combien de partisans de droite ai-je rencontrés, qui manifestent de l'empathie et de la compassion pour les autres, et qui n'hésitent pas à agir pour les autres ? Des quantités.

Les révolutionnaires troskystes, les grands patrons aux parachute doré, j'en ai rencontré aussi, mais fort peu. Aucune statistique précise, mais ils me paraissent une infime minorité.

Dans leur majorité, les citoyens de ce pays font passer avant tout leur intérêt personnel - c'est une attitude de droite- mais ne négligent pas pour autant l'intérêt général - c'est une attitude de gauche.

En dehors d'une minorité, il n'y a donc pas de grands blocs antagonistes comme certains voudraient le faire croire. Parmi mes voisin, mes amis, il y a des électeurs de tous bords, employés, professions libérales, ouvriers, entrepreneurs : tous se ressemblent diablement.

Pour le second tour, ceux qui ont voté Bayrou au premier tour choisiront donc le candidat qu'ils préfèrent, ou celui qui leur paraît le moins mauvais.

Mais ce qui compte le plus, c'est la suite. L'annonce de la création d'un nouveau parti démocrate est une très bonne nouvelle, car l'UDF possède un héritage de droite, c'est indéniable. Or ce qui est utile pour nous tous c'est une envie commune d'avancer, un travail d'équipe, un rassemblement des idées fussent-elles divergentes, et des énergies convergentes, pour aider ce pays à avancer, et participer à travers lui à l'évolution du monde. Une envie commune d'avancer, ensemble, en dehors de toute connotation gauche-droite. Une envie que ce Parti Démocrate peut concrétiser, si les électeurs le veulent.

C'est pourquoi les législatives sont bien plus importantes que le second tour. Si les électeurs s'en mêlent, ces prochaines élections permettront peut-être de créer au sein de l'Assemblée Nationale, un contre-pouvoir véritable, préoccupé par les idées et non par les partis. Un contre-pouvoir qui votera pour les bons projets et contre les mauvais, de quelque bord qu'ils viennent. Un contre-pouvoir qui sera l'expression de cette volonté commune d'avancer, ensemble.

Bon vote !