30.1.07

Bayrou : de la suite dans les idées ?


Juin 1996 : l'université est en crise et tient des Etats Généraux pour chercher des solutions. François Bayrou est ministre de l'Education nationale. On verra, dans l'extrait ci-dessous, qu'il n'a finalement pas beaucoup varié en dix ans.

"(...)

Je viens d'employer le mot "national". Ces états-généraux n'ont fait que me renforcer dans la conviction qu'il y avait une idée française et républicaine de l'université, comme il y a une idée française et républicaine de l'éducation nationale. Cette idée est si profondément ancrée dans l'histoire et la mémoire, consciente ou inconsciente, de notre peuple, que toutes ces réflexions hâtives qui voient toujours l'herbe plus verte dans le pré du voisin, et qui rêvent naïvement d'imposer a la France le modèle universitaire américain, anglo-saxon ou allemand, sont par avance vouées a l'échec. Je le dis a la Sorbonne : un pays qui a invente l'université n'a pas a aller chercher ailleurs son modèle universitaire : il lui suffit de se réconcilier avec son propre modèle et sa propre histoire, d'en assumer la fierté, d'en affirmer les conséquences, d'en vouloir la cohérence et de comprendre que pour peu qu'il soit cohérent, alors c'est le monde entier qui regardera vers la France pour adapter son propre modèle.

Parlant de l'université française et de la République, je veux tracer encore une ligne directrice de l'entreprise de reforme. Une des conditions de sa réussite, c'est qu'elle n'appartienne à personne d'autre qu'a ceux qui devront la faire vivre. Ni a une force politique, ni a un ministre. Elle n'est le bien de personne. Elle n'a pas été préparée de manière personnelle ou partisane. Elle ne sera pas revendiquée de manière personnelle ou partisane. Il est vital que la société française reconnaisse des sujets d'ou l'on décide, par sens civique, que la politique partisane doit se trouver mise entre parenthèses. Cela permettra peut-être aux Français de découvrir à cote de que ce qui les sépare, qui existe, et est parfaitement honorable, un peu de ce qui les rassemble et qui est si important. Et c'est pourquoi aussi, loin des polémiques stériles et qui font sourire les Français sur la compétition des héritages, je m'efforcerai de noter chaque fois que possible, les bonnes décisions, les bonnes orientations, les efforts qui reviennent a mes prédécesseurs, quelle que soit la majorité a laquelle ils aient appartenu. Ce sera un gage de la continuité qui doit marquer l'œuvre nationale d'éducation.

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