17.5.07

Que vaut François Fillon ?


Le premier premier ministre de Nicolas Sarkozy n'est pas fabuleusement connu. Il a l'air un peu fatigué et donne l'impression de travailler beaucoup.
Sur son blog, on apprend qu'il aime la course automobile : en juillet 2006, il s'est classé 5ème au "Mans Classic" sur Alpine A220, parcourant 33 tours du circuit mythique. Il cite Jaurès, cela devient une habitude.
Mais François Hollande ne l'aime guère, qui déclare "François Fillon est tout sauf un homme neuf. Il a déjà exercé de multiples responsabilités ministérielles depuis 1993" et "à chaque fois, sa gestion a été émaillée de nombreux conflits et de retraits douloureux, notamment la réforme du bac sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin".
Qu'en est-il ?
En 1981, à 27 ans, il est élu député de la Sarthe. Réélu constamment jusqu'en 2005, date à laquelle il est devenu Sénateur, après avoir été ministre dans les gouvernements de Balladur, de Raffarin, de Juppé.
D'après ce qu'on peut lire ici et là, il est réputé pour son goût du consensus : il aime bien réunir les partenaires sociaux, comme Ségolène, pour discuter avec eux. Mais lorsqu'il faut trancher, il tranche. D'ailleurs, il ne mâche pas toujours ses mots, comme en témoigne ce vif échange en octobre 2003 au Sénat :

M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité. Monsieur le sénateur, vous avez raison de dire que cet accord est historique (Eh oui ! sur les travées de l'UMP.) C'est d'abord un accord qui montre que le dialogue social est une réalité dans notre pays depuis que Jean-Pierre Raffarin dirige le Gouvernement. (Rires sur les travées du groupe socialiste.)

Les ricanements sur les travées de gauche sont particulièrement malvenus quand on fait le bilan des accords qui ont été signés pendant les cinq dernières années ! (Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

On nous promettait une rentrée sociale brûlante. A la place, nous avons un accord historique sur la formation professionnelle, des négociations sur les restructurations...

M. Roland Muzeau. Vous avez oublié le mois de juin !

M. François Fillon, ministre. ... et une discussion qui s'ouvre sur les conditions de modernisation de la démocratie sociale, sujet qui n'a pas été abordé dans notre pays depuis les années soixante !

M. Jacques Mahéas. Et la presse qui ne paraît pas aujourd'hui.

M. François Fillon, ministre. L'accord qui vient d'être signé permet de poser les bases d'un véritable droit individuel à la formation professionnelle.

M. René-Pierre Signé. Il ne crée pas d'emplois !

M. François Fillon, ministre. Vous, vous ne perdez vraiment jamais une occasion de vous taire ! (M. Claude Estier proteste.)

Que peut-on en conclure ? A vrai dire, pas grand-chose.

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